mardi 18 mars 2008

Déconnectée, oui

Ah, ben c'est bien, j'ai déjà un autre message à rédiger !
Alors à peine le premier mis en ligne, contente d'avoir écrit finalement -emportée par le clavier quand on commence- je me suis déconnectée et... j'ai plongé à nouveau.

C'est quoi ? C'est le printemps qui me donne envie de piscine comme ça ?
J'ai pas encore compris que je sais pas nager ?
A chaque fois je m'en sors, toute seule, après avoir coulé souvent profond. Je m'éloigne du bassin étourdie. J'ai pris peur, je suis mal, ça me servira de leçon. Tu parles, j'y crois plus.
Vingt-quatre heures après, une heure après... Je n'y pense déjà plus.
Dix minutes après et mon ventre vidé réclame à nouveau ! Finir ce qu'il ne pouvait pas (il existe quand même, bien qu'on fasse semblant de ne pas les voir, des limites physiques) ce qu'il ne pouvait vraiment pas avaler tout à l'heure. Et je plonge à nouveau sans mes brassières, et encore plus facilement puisque c'est comme un zombie déjà que je me dirige vers l'eau.

Bon, je ne vais pas baisser les bras tout de suite.
Pas le premier jour ! Laissons une petite chance à la thérapie-blog.

Il y a bien longtemps que je n'avais pas fait de nuit blanche comme ça.
Enfin, la dernière fois c'était juste il y a à peine trois jours, samedi soir, mais ça compte pas puisque je me suis quand même couchée à 7h et j'ai dormi toute la journée. Super. Réveil en sueur et nauséeuse à 17h, bien reposée quoi ! (bon, j'avais prévenu que ça allait être moche par ici).
Pfff c'est glauque. C'est quoi cette vie que JE mène. En plus c'est moi qui fais tout ça, c'est dingue. J'ai tout pour "réussir". Je m'entends dans le mot "réussir" je sais ce que j'y mets.
J'ai une chance incroyable, j'ai des tas de possibilités, des portes qui s'ouvrent à moi juste au bon moment, quand je passe devant. Et des guides sur le chemin. Des gens exceptionnels, des pratiques justes.
Qu'est-ce que je fais à tout foutre en l'air comme ça ?

Je ne comprends pas ce qui se passe en ce moment. C'est vrai, ça fait longtemps que je n'avais pas été aussi loin. Je me sentais bien ces derniers temps.
Justement, c'est ça ? Bien, pas de problème de poids, d'image. Je m'accepte de mieux en mieux et je me trouve plus acceptable (et je me comprends). Et là, ce vide énorme qui apparait quand tout se calme autour de moi. C'est ça ? Alors rien de tel que de remuer la vase, aller bien au fond, troubler les eaux, et fort pour ne pas risquer d'y voir clair trop tôt.
De quoi ai-je peur ?

Je fais un blog, x-ième idée pour me sortir de là, une bouée que je me jette, peut-être une corde que j'attrape au passage, envoyée là par l'un de ceux qui veillent au dessus de ma tête. J'y crois à cette idée, je me vois bien, ignorant les appels des tartines, la douceur, le moelleux des mochis, tapant à toute vitesse, concentrée, déversant, me délivrant de tout le pourri ici.
Mais je sens bien en l'écrivant maintenant que c'est le ventre plein, le poison bien avalé que je serai en état de le faire. Ou alors, capter ce moment de vacillement quand je me dis "oui pourquoi pas et puis j'ai bien le droit quand même", et ne pas me laisser le choix, venir ici pour ne pas céder à l'envie qui grandit. Je ne sais pas si c'est possible.

En attendant, je ne l'ai pas vu venir tout à l'heure, satisfaite d'avoir mis en place cet espace, et voilà que je m'assomme encore à nouveau, histoire d'être assez shootée pour ne pas me relever comme ça aussi facilement.
Le pire c'est que je survis.
Et encore, je continue. Il est 10h maintenant. Un rendez-vous dans 5h et puis un cours ce soir. Puisque j'ai déjà mal au ventre, que la journée est gâchée, qu'on va, je le sais m'offrir un dessert ce soir... pourquoi ne pas continuer, manger ce qui m'attire (et pas juste prendre des photos comme j'en avais la ferme intention il n'y a même pas 12h...) ?

Je vais devenir folle.

On me donne le conseil de sortir, il fait beau, le soleil brille, ça me ferait du bien. Mais toutes ces vitrines, ces affiches et des magasins ? Aller dans un parc ? Je suis mal, mon costume est trop petit, mon corps tire de partout. Je ne veux pas être dehors. Attendre un peu, digérer un minimum. Et pour me réconforter (et pouvoir aussi pour une fois partager un gâteau ce soir, faire semblant d'être normale) continuer sur ma lancée. Sans frénésie mais sans limite non plus. Ce n'est pas tous les jours.
C'est bien ça le problème, c'est tellement pas souvent que ça se transforme en jour exceptionnel, le défi, LE jour où il faut TOUT manger.
Je sais comment ça marche. Je suis folle.

Pour commencer...

Voilà, le temps mettre ce blog en place dans un grand élan de motivation soudaine, l'envie a déjà disparue.
Il faut dire qu'il est déjà bien tard, 2h du matin, qu'évidemment j'ai trainé en voulant régler dix mille détails sans importance - toujours cette idée de perfection...
Je me force quand même à expliquer un minimum ma démarche pour ne pas me coucher comme ça, furieuse et fatiguée. En fait, tellement fatiguée et anesthésiée que même plus furieuse.
J'ai à nouveau cette envie très forte que tout ceci ne soit qu'un grand cauchemar, un mauvais rêve comme ça m'arrive souvent d'en faire. Mais non, c'est bien arrivé. Il suffit d'aller voir dans la poubelle pour m'en convaincre (mais je ne vais pas le faire, je suis déjà suffisamment écoeurée), de sentir la peau de mon ventre archi-tendue, de sentir mes cuisses gonflées s'écraser dans le coussin. Je n'ai pas rêvé, je ne suis pas en train de rêver. Je suis bien dans ma vie, ma vie si jolie... que je pourris, que je piétine, que je gâche comme ça. Pourquoi ?

Il y a beaucoup à dire. Je me voyais déjà décrire le débordement de ce soir. Raconter les étapes qui m'ont menées là, trouver des explications. Mais même ça, juste ce soir, c'est déjà trop. Trop long à raconter.
Je ne vais pas non plus raconter depuis le début. Toutes ces années de vie en grand huit. Ce n'est pas mon idée, ça ne ferait que m'obliger à m'enfermer ici pour écrire toute mon histoire, le passé. C'est ridicule. Ce que je veux, c'est justement commencer à vivre enfin.
Arrêter de me pourrir la vie et la vivre vraiment. Il n'est pas trop tard. (Je l'écris pour m'en convaincre, j'ai tellement tendance à penser que, puisque j'ai gâché toutes ces années, ça ne vaut plus le coup d'essayer de faire les choses bien maintenant, c'est définitivement perdu)

Voilà, écrire ici c'est pour écrire toutes ces pensées.
Je ne peux pas les imposer aux oreilles bienveillantes qui sont là au quotidien. C'est trop lourd. Elles sont trop impuissantes. Je pourrais écrire dans un carnet. J'en ai déjà noirci des pages. Et lu des livres... Ça n'a pas fait beaucoup bouger les choses. J'essaie ici, pour voir. Ici où je ne m'adresse à personne mais où je parle à tout le monde qui veut bien écouter. On verra.

Je vais répertorier ces hauts et ces bas (les bas surtout je pense, les hauts, je les vivrai dehors au soleil). Peut-être que ça pourra remplacer l'appel du frigo, du placard, le détour au supermarché. Me jeter sur mon ordi, taper taper taper sur le clavier pour m'occuper les doigts, pour vider de mon cerveau le poison qui le ronge et qui me fait perdre la raison.
Ça risque de n'être pas très joli à voir. Mais tant pis, il faut que ça sorte.
J'ai pensé aussi y mettre tout ce que je refuse d'engloutir. Ce qui me fait envie tous les jours.
Prendre une photo, la poster ici. Alimenter mon blog. Jusqu'à l'overdose, qu'importe, il s'en remettra. Moi je n'en peux plus de continuer comme ça. Quelqu'un doit prendre le relai. Merci le blog !